Rapport 37 : Les mesures sont toujours soutenues, mais plus la politique de Corona.

Publié le 8 décembre 2021

Au cours d'un été plutôt insouciant, nous avons pu goûter à nouveau à la liberté : les vaccinations ont fonctionné comme sur des roulettes, le Covid Safe Ticket a été introduit - le nom seul donnait de l'espoir - et même les masques buccaux ont disparu des rues. On pouvait encore s'attendre à une augmentation des infections à l'automne, mais il s'agissait plutôt d'une "mini-vague". Personne ne semblait s'inquiéter outre mesure, à l'exception de quelques experts. Mais la quatrième vague nous a fait l'effet d'une douche froide : les hôpitaux sont à nouveau surchargés, le personnel soignant et enseignant est à bout de nerfs, et le désespoir monte dans les secteurs de l'hôtellerie et de la culture. Le renforcement à contrecœur des mesures depuis la mi-novembre au sein de trois comités consultatifs qui se sont succédé rapidement, ainsi que le caractère variable, souvent complexe et incohérent des mesures, ont provoqué une frustration et une méfiance croissantes à l'égard de la stratégie globale, non seulement parmi les personnes non vaccinées, mais aussi parmi les personnes vaccinées. L'espace de liberté promis s'est transformé en une illusion. Par conséquent, comme 7 personnes vaccinées sur 10 n'ont que peu ou pas confiance dans la compétence des hommes politiques, la confiance dans la politique de la corona s'est enfoncée plus profondément que jamais. En revanche, près de 8 vaccinés sur 10 ont affirmé leur confiance dans le GEMS, l'organe consultatif du gouvernement.
L'augmentation des taux d'hospitalisation au cours de cette quatrième vague a de nouveau renforcé la conscience du risque et donc la motivation à faire un effort, bien que cette augmentation se soit stabilisée au cours du dernier week-end. Les messages concernant l'atteinte du pic peuvent probablement expliquer cette stabilisation. Les personnes non vaccinées se croient pratiquement invulnérables : elles évaluent le risque d'infection (grave) et d'hospitalisation plus faiblement que les personnes vaccinées. Plus surprenant encore, les personnes non vaccinées pensent qu'elles sont moins exposées au risque d'infection et qu'elles présenteront des symptômes moins graves que les personnes vaccinées. Mais la bonne nouvelle, c'est que la population suit les mesures plus fidèlement aujourd'hui qu'il y a quelques semaines, puisque 60 % des personnes vaccinées et non vaccinées ont l'intention de limiter à cinq le nombre de leurs contacts étroits au cours de la semaine à venir. Parmi les personnes vaccinées qui n'ont pas encore reçu la troisième dose, une grande majorité (près de 70 %) se dit prête à achever son programme de vaccination. Une fois de plus, il apparaît que ce sont surtout les personnes qui ont choisi de recevoir les deux premières doses par conviction qui sont prêtes à recevoir une injection de rappel.
En résumé, les résultats de ce rapport montrent clairement qu'il y a toujours un soutien pour les mesures parmi les personnes vaccinées, mais pas pour la politique menée. La courte succession de comités consultatifs qui ont à chaque fois décidé trop peu et trop tard montre clairement qu'il faut travailler sur un schéma décisionnel qui aide le gouvernement à prendre des décisions plus rapidement et de manière plus cohérente. Le baromètre Corona, préconisé depuis longtemps, peut remplir cette fonction. En l'absence d'un plan de changement clair à court et à long terme, l'incertitude quant à l'avenir augmentera et la crédibilité des hommes politiques sera encore plus compromise. Nous décrivons les avantages psychologiques d'un tel coronabaromètre et les contours d'une interprétation réalisable de celui-ci. Les résultats du rapport n°37 sont basés sur trois moments de mesure (total N = 18659) pris le lendemain des décisions du comité délibérant à la mi-novembre, fin novembre et début décembre et sur un échantillon longitudinal suivi dans le temps (N = 1259).